LONDRES / 7 -10 juin 2024 / Virée de bord entre mère et fille
Jour 2 ⸱ Notting Hill et surprise !
- Répétition de la cérémonie Trooping the Color
- Portobello Road Market et Notting Hill
- La fabuleuse histoire de la porte de Hugh Grant…
- La folie d’Oxford Street
- Une soirée à l’opéra
Wake up ! Le soleil ne se lève PAS sur ce deuxième jour londonien, mais la hâte (et la perspective d’un petit déjeuner d’hôtel…) elles, nous tirent du lit !
Gardes, touristes en vue !
Repues d’un copieux petit déjeuner à l’anglaise, fully dressed-up et protégée par un filtre de crème solaire pour ma part (on y croit, on y croit…), nous quittons l’hôtel sur les coups de 11h, direction Hyde Park. Lorsque j’avais imaginé cette journée, près de trois semaines auparavant, je me figurais un picnic bucolique dans l’un des parcs nous menant au quartier de Notting Hill (d’où la crème solaire). Nous mangerions des fraises coiffées de crème fraiche, nos robes colorées dans une pelouse verdoyante… Rêve toujours ma belle. J’énonce mon plan sans conviction et nous faisons toutes les deux mine d’y croire, histoire de faire venir le soleil. Mais si elle est plutôt monochrome, l’Angleterre est loin d’être monotone ! Sur notre chemin pour Hyde Park donc, descendant les marches de Waterloo Place, un attroupement attire notre regard. Non contente d’être historienne, maman qui semble une office de tourisme sur pattes, s’écrit : « Trooping the Color !! ». « I beg your pardon ? ». Journaliste par dessus le marché, elle m’explique que cette cérémonie royale prend place une fois par an et vise à célébrer l’anniversaire officiel de la reine (enfin du roi, mais je n’arrive décidément pas à m’y faire). Nous sommes ravies. Une démonstration de pure britishness par hasard pile sous nos yeux, c’est inédit ! Nous prenons donc tranquillement place le long des barrières (les fameuses !) disposées de part et d’autres du Mall. Après un moment d’attente et une montée en pression assez spectaculaire des militaires en présence, la garde apparaît. Les touristes que nous sommes sont aux anges. A deux doigts d’invoquer le subtil mélange entre tradition et modernité.





Portobello Road Market, foutoir merveilleux
Enchantées par cette démonstration toute pittoresque, nous remontons St James’s Park jusqu’à Buckingham, dans l’optique de traverser pour rejoindre Hyde Park via The Green Park. Problème, une canonnade d’époque semble se préparer dans les jardins, et les accès sont fermés. Qu’à cela ne tienne, le changement d’itinéraire enterre joyeusement nos espoirs de picnic, et nous décidons de nous engouffrer dans le métro en direction de Portobello Road Market.
Bon à savoir !
On peut maintenant passer sa carte bleue aux bornes des transports londoniens, ce qui évite d’acheter une carte qu’on n’est pas sûr de rentabiliser sur place, et dont on ne sait plus quoi faire en rentrant. Attention tout de même, certaines banques prennent une commission sur chaque payement, ce qui augmente le prix du ticket. A voire ce qui s’avère le plus rentable sur la durée de votre séjour.
Comme Camden, Portobello est un bric à brac merveilleux au beau milieu du paisible quartier de Notting Hill. Les vendeurs de vêtements upcyclés se mêlent aux manucuristes, bijoutiers, revendeurs de vieilles cartes postales, nourriture libanaise, souvenirs pour touristes, fruits et légumes, huitres, rastacaps, fleurs… On ne sait plus où donner de la tête ! Il y a aussi de nombreuses friperies dans des boutiques en dur sur le long de la route, qui oscillent entre luxe et revente un peu ringarde. Nous mangeons rapidement dans une boulangerie se prétendant française (rmm rmm), avant de reprendre notre chemin vers les hauteurs du marché.

Le jour où Hugh Grant nous a fait perdre le nord
Passons aux choses sérieuses. En venant ici, j’avais envie de découvrir avec maman ce marché que m’avaient tant vanté les guides de voyage, ce qui ne devait pas nous détourner de notre objectif premier : poser devant la porte bleue du film Coup de Foudre à Notting Hill. Pour être honnête, je n’ai vu ce film qu’une fois, et il m’a laissé peu de souvenirs. Mais pour ma sœur, ma mère et ma tante, il s’agit d’une véritable insti-tu-tion, et il était hors de question de venir à Londres sans passer se recueillir devant le sanctuaire de leur amour de jeunesse. Depuis quelques minutes, je suis ma guide sans prêter attention aux directions que nous empruntons. Je vois vaguement que nous revenons sur nos pas, à l’entrée du marché, mais vous savez maintenant, moi, l’orientation… Elle s’arrête soudain au beau milieu d’une rue, l’air un peu contrarié. Elle a rentré l’adresse de la fameuse porte bleue sur son GPS, mais manifestement Google Maps fait des siennes. Piquée par je ne sais quel instinct d’aventurière, je décide de prendre les choses en main. Hop hop rapide recherche sur Internet, mais non tu vois bien que sur ton téléphone il est écrit la mauvaise adresse, nous on cherche Westbourne, allez hop tac c’est là-haut en traversant le marché. Et c’est ainsi que nous nous embarquons pour un détour de près d’une heure, confondant Westbourne Grove and Westbourne Road… Après plus de 30min de marche et la ferme intuition de nous enfoncer dans un quartier qui n’a plus rien de touristique, nous découvrons que l’adresse rentrée n’est pas la bonne, et que nos pas nous ramènent, incrédules, vers très précisément notre point de départ… en face duquel se trouve la porte. En face. De l’autre côté de la route. Une heure de marche quand nous aurions pu lever le nez. No comment (une heure de perdue mais des années à en rire, on retombe sur nos pattes).


La promenade nous a toutefois permis d’admirer de jolies maisons, moins visibles depuis le marché !
Passage obligé au temple du shopping
Encore hallucinées de notre mal-adresse, nous reprenons le métro en sens inverse. La destination est simple : Oxford Street. On y trouve les enseignes les plus mainstream de la capitale, parmi lesquelles Urban Outfitters, où l’ambiance éléctrique ridiculise presque celle de Portobello Market… et nous file une sérieuse migraine chacune. Trêve de shopping, la soirée nous attend !
I am your Angel of Music… Come to me, Angel of Music
Ce soir est une soirée un peu spéciale, car mère et fille sont de sortie. Comme j’habite à Paris depuis deux ans, nous avons pris l’habitude avec ma famille, quand elle me visite, de profiter des opportunités que la capitale offre en assistant à un spectacle. En préparant notre voyage, je me suis dit qu’il serait amusant de reproduire l’expérience ici. J’ai donc réservé deux places en catimini pour l’une des pièces de théâtre les plus célèbres au monde : le Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux. J’ai beaucoup hésité sur le choix du spectacle. Il fallait qu’il soit compréhensible mais pas trop simple, spectaculaire mais pas trop kitsch ni trop trop cher… Un vrai casse-tête ! Ce que nous avons vu a dépassé toutes mes attentes. Nous arrivons sur les coups de 19h à His Majesty’s Theater. Il fait beau, les gens sont souriants, l’ambiance est animée. Nous prenons place au premier balcon et nous amusons beaucoup de constater que nous sommes les seules (sur une salle de plusieurs centaines de spectateurs !!) à ne pas avoir acheté une mini-bouteille de champagne recouverte de sa coupe en plastique. La salle est splendide, et nous sommes vraiment très bien placées.
Bon à savoir !
A Londres, les théâtres proposent des places à différents prix (comme en France). Ils mentionnent aussi les places où la visibilité est susceptible d’être un peu gênée par l’architecture de la salle ou par la position du siège. Dans ce cas, les billets sont moins chers. J’avais réservé deux places sur le côté, signalées comme potentiellement « moins bonnes » en terme de visibilité. Honnêtement, nous avons savouré la pièce de bout en bout, ratant à peine quelques secondes du spectacle lors de l’arrivée d’un personnage un peu trop à cour, mais si les places n’avaient pas été marquées comme telles sur le site, nous ne l’aurions même pas remarqué. La différence de prix est tout de même de 40 livres avec la place d’à côté ! A titre d’exemple, j’ai payé nos deux places en balcon, troisième rangée, signalées à visibilité réduite, 218€. Ce n’est pas donné, mais s’il vous reste quelques économies pour le voyage, c’est une expérience fabuleuse dont vous vous souviendrez longtemps !
Que dire de cette soirée tant elle nous a enchanté… comme Christine est enchantée par le fantôme ! (Pour un petit récap’ de l’intrigue, c’est par ici :). Les décors, les scènes et les costumes étaient absolument somptueux. On ne se lasse pas d’entendre les chansons s’enchaîner, ensorcelées par la virtuosité des interprètes. Ce soir-là, la comédienne qui interprétait Christine Daaé fêtait ses 27 ans, et la pièce, sa 15 000ème représentation !! Nous étions toutes les deux de retour en enfance, dans cette position fascinante de spectatrice où l’on se prête à chaque parole, à chaque illusion, où l’on en redemande. Laissez donc tomber les contes de fées, ils ne sont rien à côté des contes de fantôme. A côté de moi, un jeune homme venu seul qui ne perd pas une miette de spectacle. Chaque scène l’émerveille et le fait s’exclamer. A la fin de la représentation, nous échangeons quelques mots. Il s’appelle James et il est originaire de Taïwan. Il visite l’Europe seul, et se rend à Paris la semaine prochaine. Nous trinquons à la féérie de la nuit et nous souhaitons bonne continuation (car oui, même James avait sa petite coupe de champagne portative, qu’il m’a gracieusement tendue pour faire tinter contre la bouteille). Nous rentrons de nuit à l’hôtel, la tête dans les étoiles. Un rapide détour au supermarché pour acheter 12 sushis de rien du tout, que l’on mangera en tailleur dans notre lit. A demain London !








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