A l’été 2025, nous sommes parties entre sœurs (re)découvrir Berlin. Récit d’un voyage sous le soleil de la bonne humeur et les nuages d’outre-Rhin.
Jour 2 ⸱ Musée Topographie des Terrors, coupole du Reichstag et lac de Schlachtensee
La journée débute avec la visite d’un site à haute valeur historique : Topographie des Terrors. C’est à cet emplacement que le régime nazi (1933-1945) installa sa police militaire, sa propre prison, ainsi que la direction du Troisième Reich — entre autres. Les bombardements de la fin de la guerre détruisirent presque intégralement le complexe, dont les ruines furent dynamitées au milieu des années 1950. Un pan du Mur de Berlin, érigé en 1961 et bordant le site, est toujours visible aujourd’hui. Il règne une atmosphère de recueillement à l’intérieur du musée (gratuit). Suite à un petit film de 6 minutes dans la langue de son choix (demander à l’accueil), on découvre de très nombreuses archives documentant la barbarie du Troisième Reich. Le parcours est méthodiquement organisé : d’abord l’arrivée au pouvoir du parti national-socialiste, puis l’élimination de ses dissidents, la mise au pas de la population civile et l’Holocauste. Si le sujet peut sembler bien connu, cette visite apporte des éclairages supplémentaires sur des chapitres moins célèbres de cette sombre histoire. Bref, un incontournable selon moi.
La visite terminée, nous enfourchons de nouveau nos vélos pour un voyage à travers le temps : direction le Parlement (Reichstag).

En vélo à Berlin
Immense mais relativement calme, la ville de Berlin est un terrain de jeu parfait pour les cyclistes urbains, même débutants ! Plusieurs options s’offrent aux visiteurs. Nous avons opté pour la plus instinctive, les vélos électriques Lime présents un peu partout — mais pas vraiment la plus économique, il faut bien le reconnaître.
Imposant bâtiment coiffé d’une coupole de verre moderne par l’architecte Norman Foster, le Reichstag propose une vue panoramique gratuite sur toute la capitale allemande. Seule condition : acquérir ses billets en avance (plusieurs semaines) sur internet (pas de vente sur place) et prendre son mal en patience pour pénétrer dans le bâtiment. L’attente n’est pas interminable mais il faut se plier au protocole strict exigé. Qu’importe, la création de Foster est spectaculaire.

Pratique : des audio guides gratuits qu’on demande à la sortie de l’ascenseur permettent d’identifier les différents bâtiments qui se dressent à l’horizon. Là encore, l’histoire récente n’est pas loin. Incendié dans la nuit du 27 février 1933 — ce qui déclencha la rafle des communistes organisée par Goering en Prusse — le Reichstag vit flotter, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, un drapeau rouge depuis ses toits en ruines. Arrivée la première à Berlin, l’Armée de Staline ne manqua pas l’occasion de documenter son succès. Et, photographiant ses hommes déployant l’étendard soviétique sur la ville le 2 mai 1945, le service de propagande prit soin d’effacer les deux montres au poignet de l’un d’eux, preuve de pillages commis.

Doucement cuites à la vapeur sous la coupole irisée de miroirs, nous décidons de fuir la ville pour l’après-midi.
Nous avalons un rapide sandwich, pas très savoureux mais bien nourrissant, avant de passer enfiler nos maillots de bain. Puis nous prenons la direction de Schlachtensee, un lac naturel au sud-ouest de Berlin. Sur place, nous constatons, ravies, que nous avons échappé à la micro-plage bondée que nous redoutions, du genre Gorges de l’Ardèche en août. À la place, nous empruntons le sentier terreux longeant le lac afin de trouver un petit bout de rive où poser notre (seule) serviette (ne sachant pas si le temps nous permettrait de nous baigner en Allemagne, nous avions coupé la poire en deux en partant de France : un K-Way dans un sac, une serviette de plage dans l’autre. Bonne nouvelle, les deux serviront !) Nous élisons domicile entre de grosses racines et la berge. Les baigneurs — principalement des locaux — se massent par grappes de 5 ou 6 tout autour du lac, comme nous. L’eau reste pourtant très tranquille… alors qu’elle est excellente ! Presque 23 degrés pour une température extérieure de 28 degrés. Un peu de courant, mais rien qui n’empêche d’en profiter — à moins de redouter les grandes étendues d’eau ou les petites grappes de vase. À savoir tout de même : peu spacieuses, les berges ne sont pas très pratiques pour venir en grand groupe.

Un petit bar, où l’on peut louer des barques, nous accueille pour un soda et un bretzel. Dommage, les nuages sont finalement de la partie, mais le cadre reste assez charmant. Nous regagnons le centre de Berlin en fin d’après-midi (compter 40 à 50 minutes de transport en zone AB).
Merci à mon amie Clélia, éditrice de talent, pour la relecture attentive de cette série berlinoise.





