A l’été 2025, nous sommes parties entre sœurs (re)découvrir Berlin. Récit d’un voyage sous le soleil de la bonne humeur et les nuages d’outre-Rhin.

Nous arrivons en avance à l’aéroport de Berlin, un bâtiment monumental dont la construction fit scandale. Estimé à 2 milliards d’euros, Berlin-Brandebourg en coûta plus du triple ! Malgré les indications du Routard (« bien fléché »), nous avons eu du mal à rejoindre le centre-ville, à 40 kilomètres tout de même. Et pour cause ! Aucun agent dans les longs couloirs blancs, juste nous et nos sac-à-dos, livrées à nous-même. Les imprévus faisant partie du voyage, nous avons sympathisé avec une Brésilienne, barmaid dans le sud de l’Angleterre, qui nous a largement vanté les louanges de sa ville. Pour de prochaines vacances !

Notre logement n’étant disponible qu’en milieu d’après-midi, nous nous sommes promenées un moment. De la gare centrale, nous avons rejoint l’illustre Porte de Brandebourg. Premier constat, qui ne se démentira pas : les rues, très larges, sont calmes, silencieuses et peu peuplées. Même sous le soleil du mois de juillet ! 

À la Porte de Brandebourg, tourisme oblige, nous nous sommes restaurées d’une traditionnelle Currywurst, arrosée de frites, dans la première cahute venue, juste derrière les ambassades. Disons le, c’est délicieux pour un ventre affamé, un peu moins pour un esprit lucide sur le contenu de l’assiette ! Est-ce un trait de la gastronomie locale ? Nos barquettes regorgeaient de sel, comme plusieurs fois durant le voyage. Pas grave, de larges rasades d’eau calmaient l’incendie. À proximité des bancs du stand, un homme effectuait des rondes, sac en plastique à la main. Il collectait les bouteilles de bière vides, consignées à Berlin. J’ai lu qu’il était coutume de laisser sa bouteille une fois terminée, pour permettre aux personnes les plus précaires de profiter de la remise.

Chassées par un groupe d’allemands peu dérangés de s’asseoir quasiment sur nos genoux, nous nous mettons en route pour l’île aux musées. L’occasion d’éprouver le gigantisme de la capitale allemande, huit fois plus grande que Paris ! Infime tracé sur la carte, notre balade digestive s’est transformée en randonnée de 40 minutes. Il faut dire que nous ne marchions pas au pas de course (à quoi bon ?) Cette promenade nous a permis de découvrir le Franzosische Dom et son histoire : l’arrivée massive de huguenots à Berlin après la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV en octobre 1685, qui a véritablement jeté les bases d’une communauté française en Allemagne. Après avoir croisé un joli petit marché sur les rives de la Spree, nous nous délassons un peu, encadrées par l’Alte Muséum et le Berliner Dom. 10 minutes suffisent à attraper un splendide coup de soleil, heureusement apaisé par une glace à quelques encablures sur Fischerinsel. Les clés de notre logement enfin récupérées dans le sympathique quartier de Märkisches Museum, nous nous affalons pour une sieste bienvenue.

À cloche-pied, nous tentons d’imaginer : Est-Ouest, Est-Ouest… à l’entrée de la place enfin, une vieille façade protégée des passants donne un aperçu de ce qu’était le quartier au début du siècle dernier. Centre névralgique du pays, la Potsdamer Platz fut détruite à 90% au cours de la Seconde Guerre mondiale. No man’s land désaffecté pendant la mise sous tutelle des différentes puissances, elle regagna progressivement son statut de point de rassemblement après la réunification.

Nous dînons dans un restaurant absolument DÉ-LI-CIEUX (je pèse mes mots). À 20 minutes à pied de Potsdam, le Bistro Medina nous régale de tajine, bastilla (tourte à la viande, feuille de brick et sucre glace) et harira (soupe à la tomate relevée aux pois chiches). En plus les prix sont corrects : ajoutez un thé à la menthe à la liste ci-dessus et obtenez 30€ (avec le pourboire, donné en direct et non laissé sur la table comme de coutume dans la ville). Nous terminons la journée par une balade dans les rues presque désertes pour rentrer (étrange…). À demain Berlin !


Suggestions d’articles similaires

Souscrire

Saisissez votre adresse e-mail ci-après pour recevoir des mises à jour.